Rencontre 3RDL : Green IT & IT for Green, utiliser la data pour piloter ses engagements RSE

16 mars 2023

Le mercredi 15 février, Birdeo et Des Enjeux et des Hommes organisaient une nouvelle Rencontre du 3RDL. Lors de cette conférence, nous avons eu le plaisir de recevoir Côme Perpère, Directeur Développement Durable de Microsoft France et membre du comité exécutif.

Notre invité a présenté la stratégie et les engagements de Microsoft en matière de durabilité. Cette conférence a aidé les participant.es à mieux comprendre le rôle du numérique et de l’intelligence artificielle dans le pilotage des engagements RSE des entreprises.

Qui est Côme Perpère ?

En tant que Directeur du développement durable, Côme Perpère a pour mission d’accompagner les entreprises et organisations françaises dans l’accélération de leur transition écologique grâce aux technologies du numérique. Il s’attache également à mettre en œuvre des solutions technologiques pour réduire l’empreinte environnementale de Microsoft aux côtés de son écosystème français.

Intéressé par les innovations de la haute technologie, Côme Perpère décide de rejoindre Microsoft en 2011 et participe au lancement de Microsoft 365. Il y occupe différentes fonctions avant de rejoindre LindkedIn France en 2018, en tant que Responsable Commercial. Convaincu que l’informatique est à la fois un problème et une solution à la crise environnementale, il devient Directeur Développement Durable de Microsoft France en 2021.

La durabilité chez Microsoft : une approche scientifique au service d’objectifs ambitieux

Il y a trois ans, Microsoft s’engage encore plus fortement pour contribuer aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Le groupe favorise une démarche scientifique pour développer des solutions concrètes visant à diminuer durablement son impact environnemental. La filiale française du groupe, soumise aux réglementations nationales et européennes, joue un rôle de vigie pour faire évoluer les ambitions du groupe.

Pour relever ce défi et améliorer son bilan carbone qui s’élève aujourd’hui à 15 millions de tonnes, Microsoft se concentre sur deux grands postes d’émissions :

  • Les centres de données (data centers), dont les infrastructures et les serveurs nécessitent beaucoup d’énergie pour leur fonctionnement et le refroidissement des systèmes ;
  • la production et l’utilisation des terminaux  Microsoft (la console Xbox et la tablette Surface).

Au-delà d’une simple stratégie de compensation et fort de sa capacité d’innovation, l’acteur du numérique s’est fixé des objectifs RSE ambitieux :

  • être négatif en carbone d’ici 2030
  • être zéro déchet d’ici 2030
  • être positif en eau d’ici 2030 grâce à la préservation et la restauration de bassins aquifères en situation de stress hydrique
  • œuvrer sur les sujets de biodiversité au travers de la mise en commun en Open Data de données environnementales

Pour diminuer son empreinte carbone, la première étape est la mesure des impacts environnementaux. Le plus grand défi est de développer une collecte de données précises sur l’ensemble du Scope 3 et d’innover pour améliorer l’efficacité énergétique des appareils.

Green IT :  diminuer l’impact du numérique

Si le numérique est source d’opportunités facilitant les différentes mutations que vit notre société (massification des données, multiplication des objets connectés et des services dématérialisés), il engendre des externalités négatives non négligeables.  Aujourd’hui responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, le numérique fait désormais partie des préoccupations des entreprises soucieuses de mesurer et de réduire leur empreinte carbone.

Selon Côme Perpère, les leaders de la Tech ont une responsabilité envers leurs clients et leurs partenaires pour les aider à diminuer l’impact des produits et des services numériques. Pour se lancer dans une démarche de réduction des émissions, il est important de connaître la répartition des émissions du numérique. Selon les résultats de l’étude menée par Ademe – ARCEP « Evaluation de l’impact environnemental du numérique en France », l’empreinte carbone du numérique est majoritairement liée aux terminaux (qui pèsent pour 79 % de l’empreinte), suivis par les centres de données (plus de 16 %) puis les réseaux (autour de 5 %).

On observe que l’évolution des logiciels et des systèmes d’exploitation influe sur la durée de vie des terminaux. A ce titre, Microsoft recherche des solutions pour continuer à innover et améliorer ses services tout en prolongeant la durée de vie des appareils.

Concernant l’empreinte carbone liée aux centres de données, Microsoft teste des « circular centers » installés à côté des centres de données pour favoriser la réparation et le recyclage des serveurs. Cela permet de diminuer significativement l’empreinte environnementale de Microsoft liée à la production de déchets et ses émissions de GES sur le Scope 3.

L’objectif de Microsoft est de garantir une transparence totale à ses clients et ses partenaires quant aux émissions produites par l’utilisation de ses services grâce à l’Emissions Impact Dashboard. Cet outil a pour vocation de mesurer précisément l’impact des services proposés par Microsoft chez ses clients.

IT for Green : le numérique au service de la transition écologique

Côme Perpère consacre une grande partie de son travail aux leviers de l’IT for Green. Microsoft mobilise la capacité d’innovation du numérique, grâce à la data et l’intelligence artificielle, pour optimiser la consommation énergétique et renforcer les stratégies de décarbonation des activités et des services des entreprises à travers le monde.

En Europe, la directive CSRD joue un rôle déterminant pour encourager les entreprises à plus de rigueur dans leur reporting extra-financier. Selon une étude du BCG (2021)[1], seulement 9% des entreprises mesurent leurs émissions de CO2 de manière précise sur l’ensemble des scopes 1, 2 et 3 et il existe encore aujourd’hui une marge d’erreur de 30% à 40%. Afin de répondre aux enjeux liés à la diminution de la marge d’erreur et au respect de la CRSD, Côme Perpère est convaincu que le numérique a un rôle majeur à jouer pour améliorer et automatiser la collecte de données tout en respectant les réglementations en matière de compliance.

Si l’utilisation de la data est indispensable pour piloter ses engagements RSE, les entreprises doivent également prendre conscience que le sujet n’est plus seulement l’affaire de la direction RSE. En effet, les directions de la RSE, de l’IT, de la finance et des achats devront travailler en synergie pour améliorer la collecte de données, essentielle à la prise de décision.

[1] BCG GAMMA. (2021). CARBON MEASUREMENT SURVEY REPORT 2021. https://www.bcg.com/press/13october2021-seules-9-des-entreprises-mesurent-avec-precision-leurs-emissions-de-co2