SNCF & Michelin racontent leur analyse de matérialité

26 mars 2018

A l’occasion d’une matinale sur le thème de l’analyse de matérialité, nous avions le plaisir de recevoir au 3 rue du Louvre deux grands témoins : Bertrand Bonhomme, directeur RSE du groupe Michelin et Christian Dubost, directeur RSE du groupe SNCF. Nous sommes revenus sur leurs approches respectives mises en œuvre dans le cadre de missions menées conjointement par Des Enjeux et des Hommes et C3 Consensus.

L’analyse de matérialité consiste à croiser une vision interne de l’importance des sujets RSE avec la vision des parties prenantes externes afin d’identifier les sujets dits « matériels », ceux sur lesquels elle concentrera ses efforts car ils ont un impact réel sur son écosystème et sa performance.

L’APPROCHE DU GROUPE SNCF

Le Groupe SNCF a souhaité revisiter sa stratégie RSE en utilisant l’analyse de matérialité : notamment en passant d’une analyse qualitative basée sur la consultation de 40 personnes en 2014 à une analyse basée sur une consultation massive pour donner beaucoup plus de légitimité et robustesse aux résultats. L’ensemble des salariés du groupe public ferroviaire et près de 25 000 parties prenantes externes (collectivités, partenaires, fournisseurs, clients) ont été interrogés. Près de 9000 personnes ont exprimé leur opinion sur l’importance des différents enjeux RSE pour le Groupe et sur sa performance dans les différents domaines.

En amont, la construction de l’enquête a été réalisée à partir :

  • d’une cartographie fine des parties prenantes
  • d’une prise en compte des principaux référentiels RSE (ISO 26 000, Global Compact, Objectifs du Développement Durable de l’ONU, GRI…),
  • d’entretiens qualitatifs et d’ateliers de travail avec des collaborateurs d’horizons divers, et de représentants des usagers.

Afin de garantir un taux de réponse élevé, le groupe SNCF a fait le choix d’utiliser le « storytelling » (approche préconisée par E&H/C3) pour maintenir l’intérêt des répondants tout au long du questionnaire  plutôt que de dérouler une liste d’enjeux « à la Prévert ».

Le questionnaire SNCF  était ainsi structuré autour de quatre chapitres :

Il amenait les parties prenantes à partager leur perception de l’importance des enjeux, comme de la performance de l’entreprise, tout en permettant l’ajout de commentaires libres.

L’analyse des résultats est aussi une étape clé. L’outil digital innovant et puissant de notre partenaire C3 Consensus permet une analyse fine des résultats (au-delà de l’analyse statistique), permettant de comparer les réponses entre parties prenantes et d’identifier des signaux faibles.

Conclusion de l’exercice de matérialité pour le Groupe SNCF : une analyse de matérialité « globale » pour échanger avec les parties prenantes et le COMEX, un ensemble de matérialités selon les profils de parties prenantes ayant démontré un regard différent de la majorité, afin de pouvoir développer des initiatives « sur mesure » et au plus près des attentes.

L’APPROCHE DU GROUPE MICHELIN

La particularité du groupe Michelin est d’avoir adopté une démarche internationale en élargissant l’analyse de matérialité à 6 pays dans le but de renforcer l’identification d’enjeux émergents et spécifiques à des contextes locaux.

Plusieurs éléments de contexte ont amené à conduire cette analyse de matérialité sur la base d’une enquête large, notamment un changement de perception interne sur l’importance du dialogue avec les parties prenantes.

En effet, le groupe expérimentait depuis 3 ans, un dispositif de dialogue avec un comité de parties prenantes comprenant 14 membres venus du monde entier réunis une à deux fois par an avec le  COMEX. Cela a permis aux dirigeants de se familiariser avec l’exercice et d’en découvrir les vertus en termes de pistes de réflexion et d’innovation..

Par ailleurs, l’entreprise s’engageait dans une étape de reformulation de sa stratégie business et il était attendu de la démarche RSE de nourrir la réflexion (ne pas être un « stand alone program » mais un élément constitutif de la performance globale).

Le projet a été conduit par un comité de pilotage constitué des différents métiers ce qui a permis de le légitimer en interne, et d’un ensemble de référents sur les 6 pays visés par l’étude

L’analyse des résultats a permis de mettre en exergue des attentes de parties prenantes différentes selon les pays. Cela a renforcé l’idée que la pertinence d’une démarche RSE tient à la capacité de l’entreprise à intégrer la notion de local.

Ainsi, au lieu de décliner une feuille de route globale, chaque pays devra s’approprier les résultats de l’analyse de matérialité pour élaborer un plan d’actions adapté à ses spécificités.

Vous engagez un chantier sur la matérialité des enjeux RSE de votre entreprise ? Contactez-nous pour convenir d’un rendez-vous, nous vous présenterons notre offre conjointe avec C3 Consensus.