La FAQ des labels RSE

5 mars 2021

Il existe une multitude de labels et certifications dont la lisibilité n’est pas évidente pour les clients, les consommateurs, les fournisseurs, les ONG, les investisseurs, les journalistes, etc.. Dans cet article nous nous sommes focalisés sur les principaux labels « généralistes » et sectoriels qui valorisent la démarche RSE des entreprises. Ce FAQ a été réalisé à des fins pédagogiques pour donner un premier niveau d’information pour éclairer les acteurs qui souhaitent s’engager dans la démarche de labellisation et les aider à faire le bon choix.

Qu’est-ce qu’un label RSE ?

« Un label RSE désigne une attestation de garantie délivrée par une tierce partie qui caractérise la démarche RSE mise en œuvre par une entreprise au sens des lignes directrices ISO 26 000. Le label RSE définit différents niveaux de progrès par rapport aux dispositions d’un cahier des charges et d’évaluations récurrentes sur site » selon la plateforme RSE.

Rappelez-moi ce qu’est l’ISO 26 000 ?

La norme ISO 26 000 a été publiée en 2010 par l’Afnor, il s’agit de la référence internationale en matière de RSE. Mais l’ISO 26 000 n’est pas un référentiel à proprement parler, il s’agit davantage d’un corpus de principes. La norme définit un périmètre de la RSE autour de 7 grandes thématiques :

  • La gouvernance de l’organisation
  • Les droits de l’Homme
  • Les relations et les conditions de travail
  • L’environnement,
  • La loyauté des pratiques
  • Les questions relatives aux consommateurs
  • Les communautés et le développement local

 Quelle différence entre un label RSE et une labellisation de produits ou de services ?

Les labels AB, AOC/AOP ou encore cosmébio par exemple sont des références lorsqu’il s’agit de consommer ou d’utiliser des produits respectueux de la santé, de l’environnement ou bien des savoir-faire. La labellisation RSE est différente car elle s’adresse aux organisations qui développent leur démarche RSE. En outre elle ne correspond pas à un niveau atteint mais témoigne davantage des efforts mis en œuvre en matière de RSE.

 Quelle est la différence entre une certification et une labellisation ?

Le label garantit un niveau de qualité supérieur selon un cahier des charges donné mais celui-ci peut provenir d’un organisme public ou privée. C’est pourquoi il convient de faire attention au sérieux et à la fiabilité de cet organisme. Tandis que la certification est une démarche encadrée par la loi, qui vise des produits, des services ou des entreprises. Elle est délivrée par un organisme certificateur agréé et indépendant.

 Quelle est l’utilité d’un label RSE ?

La labellisation permet de garantir et valoriser un engagement volontaire en matière de RSE auprès des parties prenantes d’une entreprise. Elle permet de crédibiliser la démarche RSE de l’organisation tout en bénéficiant d’un accompagnement plus ou moins important pour la structuration de sa démarche. Se faire labelliser est aussi un moyen de rejoindre une communauté partageant des valeurs communes. Un label RSE peut être aussi un facteur de performance économique : les entreprises labellisées ont un taux de croissance moyen de 7,6% vs 1,6% pour les entreprises françaises de moins de 150 salariés, selon une étude de Goodwill Management. C’est notamment vrai parce que cela permet de répondre aux exigences de certaines catégories de clients et de gagner des appels d’offre. Enfin, une labellisation ancre une dynamique de progrès en interne et nourrit la fierté des équipes.

Quels sont les labels RSE généralistes ?

Ils s’adressent à tout type d’entreprise, sans distinction de secteur et leur référentiel est basé sur l’ISO 26000 (liste non exhaustive) :

Quels sont les labels RSE internationaux ?

Le label B Corp, un des rares « labels » à dimension internationale, est porté par l’association B Lab et présent dans plus de soixante pays. En Europe, il existe le label d’entreprise CEEP-CSR, porté par le CEEP (Centre européen des employeurs et entreprises fournissant des services publics et d’intérêt général). Les labels RSE semblent rester une démarche franco-française.

Dans une démarche d’expansion de ces labels internationaux, les organismes AFNOR (France), INDR (Luxembourg) et Ecoparc (Suisse) ont créé le label Responsability Europe qui a pour objectif de rassembler les entreprises déjà labellisées par des labels nationaux autour d’un label européen commun.

Quels sont les labels RSE sectoriels ?

Voici une liste non exhaustive de labels RSE sectoriels :

  • Le label FNb porté par la Fédération Nationale des Boissons
  • Mon coiffeur s’engage (Institutions de la Coiffure)
  • Label RSE Agences actives porté par l’Association des agences conseils en communication (AACC) – Métiers de la communication
  • Label RSE proprement engagés porté par l’Association française des industries de la détergence (AFISE) – Secteur de la détergence, de l’entretien et des produits d’hygiène industrielle
  • Label enseigne responsable porté par le Club Génération Responsable – Commerce organisé
  • Label Coopératives So responsables porté par Coop de France – Coopératives agricoles de céréales, de meunerie, d’approvisionnement, d’alimentation du bétail et d’oléagineux
  • Label RSE SCOP BTP porté par la Fédération des SCOP BTP – Coopératives du Bâtiment et des Travaux publics
  • Le label Human for client porté par l’Institut national de la relation client (INRC) – Métiers de la relation client
  • Label Réunir RSE porté par Réunir – Transport routier de voyageurs
  • Label R&S porté par le Syndicat national des associations d’assistance médicotechnique à domicile (SNADOM)– Prestataires de santé à domicile à but non lucratif
  • Label Print’ethic, porté par l’Union nationale des industries de l’impression et de la communication (UNIIC) – Industries de l’impression et de la communication
  • Label Vignerons Engagés – Filière viticole
  • Le label « Votre institut responsable pour une beauté durable » porté par la Confédération nationale artisanale des instituts de beauté et des Spas (CNAIB SPA) –Secteur des métiers de l’esthétique et de la parfumerie
  • Le label Bioed porté par le SYNABIO – Secteur de la bio (transformation et distribution spécialisée)
  • Le label THQSE pour le milieu hospitalier
  • Label PrestaDD, pour le secteur du spectacle et de l’événementiel
  • Label ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale)
  • Label ESS ADN (Structures de l’ESS vertueuses sur un plan social, économique, environnemental et démocratique)

 Quels sont les critères d’un label RSE de qualité ?

Le rapport sur les labels RSE remis en novembre 2020 au ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, exposent des recommandations pour améliorer la qualité des labels RSE, dont voici quelques principes :

  • Exemplarité : les labels devraient respecter les normes et pratiques qu’ils valorisent
  • Transparence sur l’organisme qui porte le label, son statut, sa gouvernance, ses sources de financement…Les résultats et pratiques des entreprises labellisées doivent être énoncés de manière claire pour que les bénéfices de cet engagement soient les plus concrets possible.
  • Transparence sur les référentiels d’évaluation, les critères doivent être mis à disposition en ligne gratuitement et le système de notation doit être rigoureux. Pour des entreprises ayant des pratiques similaires, la note devra être la même quel que soit l’évaluateur.
  • Matérialité : adaptation au modèle d’affaire, à la taille et au secteur de l’entreprise, nécessité d’indicateurs d’évaluation quantitatifs et qualitatifs.
  • Progression : les critères et méthodes d’évaluation doivent inciter à la progression
  • Comparabilité avec les meilleurs standards internationaux (exemple : les ODD, la norme ISO 26 000)
  • Simplicité : les labels ne devraient pas exiger des démarches administratives excessives.
  • Accessibilité : l’accès à l’information doit être simple, les composantes du coût doivent être transparentes, le coût ne doit pas être désincitatif mais proportionnel aux prestations fournies par l’organisme.
  • Bénéfices concrets pour l’entreprise: accompagner (la labellisation doit inclure une transmission de savoir de l’évaluateur à l’entreprise), fédérer (les labels doivent s’investir dans l’animation du réseau des entreprises labélisées, permettre de se rencontrer et d’échanger …), promouvoir (le label doit être géré comme une marque, garantir la réputation du label).
  • Représentativité: le label doit être conçu en collaboration avec les parties prenantes
  • Séparation des compétences: standardisation, évaluation et décision de labélisation devraient être effectuées par des instances indépendantes.
  • Adaptabilité : les référentiels doivent évoluer en fonction des évolutions nationales, européennes et internationales.

Pour aller plus loin :