Le plan de déplacement : comment mobiliser ses équipes ?

22 juin 2011

Nous nous trouvons aujourd’hui face à la nécessité de repenser nos modes de transports car si actuellement 600 millions de véhicules circulent sur terre, nous en attendons 1 million pour 2030, accentuant la dépendance déjà forte de notre société aux énergies fossiles et remettant en cause nos modes de développement.

Pour répondre à cette problématique, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’investir dans la mise en place de plans de déplacements d’entreprise (P.D.E) : 1 170 ont été recensés en 2009 en France. Ces entreprises proposent à leurs salariés différents services (co-voiturage, vélo, auto-partage, mise en place du télétravail, organisation de réunions à distance…) les incitant à une nouvelle « éco-mobilité ».

Cet enjeu complexe, à la jonction des sphères environnementales, sociales (santé, bien-être et sécurité) et sociétales (le rapport à la société et à la voiture semblent intimement liés) concerne les collaborateurs, à la fois dans leur vie professionnelle et privée.

Or, on observe un décrochage important entre les intentions affichées et les actions effectivement réalisées en faveur du développement durable. Si la majorité des individus se dit prête à avoir recours à des pratiques d’éco-mobilité, elle ne met par ses intentions à l’œuvre.

Ainsi pour expliquer en quoi la conduite du changement peut venir contribuer au développement des P.D.E et à leur mise en œuvre opérationnelle, Agnès Rambaud d’E&H est intervenue jeudi 9 juin 2011 lors de la journée « déplacement durables » organisée par l’Agora des directeurs DD.

Elle a explicité les freins des collaborateurs qui pensent plus spontanément à ce qu’ils ont à perdre qu’aux bénéfices qu’ils pourraient retirer du nouveau mode de déplacement (difficulté à passer de l’individuel au collectif, culture persistante du véhicule individuel « statutaire », sentiment de perte d’acquis, sentiment d’impuissance face aux nouvelles technologies, isolement…).

Mais les freins proviennent aussi parfois des décideurs eux-mêmes qui considèrent cet enjeu comme secondaire, générateur de coûts supplémentaires et se montrent réticents à faire évoluer l’organisation du travail et les modes de management (télétravail, réunions à distance, horaires adaptés…).

Pour aboutir et se développer, cette initiative devra en tout premier lieu être appréhendée comme un projet de changement à part entière. Elle doit être inscrite dans une démarche fédératrice et participative dans laquelle chacune des parties prenantes pourra s’impliquer et à plus long terme s’approprier complètement la démarche. Pour que le PDE soit porteur de sens aux yeux des collaborateurs, le recours à des outils d’information et de sensibilisation est indispensable.

Cela passe par la diffusion de retours sur expérience, de témoignages, d’un discours positiftourné vers les solutions, tout en ciblant les différents leviers mobilisateurs (financiers, organisationnels). Il est conseillé de valoriser le projet et ses contributeurs (rendre la nouveauté attirante, mettre en avant les comportements exemplaires, les bénéfices sur la santé, la qualité de vie, le relationnel…) et de créer du lien avec des événements annuels (Semaine du Développement Durable, Semaine de la mobilité…).

Par ailleurs, l’accompagnement reste une dimension majeure pour assurer la pérennité de la démarche à travers la formation (éco-conduite, management à distance…)  et le suivi dans le temps du projet (ancrage des pratiques, lutte contre la dissonance entre intentions / actions…).